28 mars 2010
PAROLES DE "MA FRANCE" PAR JEAN FERRAT
Roland
Jean Ferrat - Ma France (1969)
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France
Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France
Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France
Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France
Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France
Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France
Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France
Merci à http://www.paroles-musique.com/
Jean Ferrat - Ma France
Un très beau texte écrit en 1969 qui, hélas, est toujours autant d'actualité.
26 mars 2010
26 mars 2010 - Crue bienvenue
14 mars 2010
"PRECIOUS" UN FILM BOULEVERSANT
Ferrat , le cri
Ecoutons-les, chantons-les, comme nous les aimons.
Merci à lui, le grand, le beau, l'humain,
amoureux, gourmand, "pareil à nous",
le révolté et la conscience,
le frère des peuples, le solidaire,
génial, proche et caché,
inégalé,
compagnon des pays et des payses,
-ami d'un autre Jean, parti avant-,
merci, Jean, d'avoir chanté.
Nous pensons à sa femme, à ses familiers, à ses amis
Chantons avec ses textes et ses musiques
Un jour futur,
Puis des millions de jours,
J'avancerai parmi des millions d'hommes,
Brisant les murs de ce siècle trop lourd,
Croquant l'amour, comme la rouge pomme, ....
Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade
Je te fais notre alcade
Marin ne tire pas sur un autre marin
Ils tournèrent leurs carabines
Potemkine
M'en voudrez-vous beaucoup
Si je vous dis un monde
Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort
Ce soir
J'aime la marine
Potemkine
Maria avait deux enfants,
Deux garçons dont elle était fière
Et c'était bien la même chair
Et c'était bien le même sang
On ne sait pas
Tout ce qu'on sait
C'est qu'on les retrouva ensemble
Le Blanc et le Rouge mêlés
A même les pierres et la cendre
Si vous lui parlez de la guerre
Si vous lui dîtes Liberté
Elle vous montrera la pierre
Où ses enfants sont enterrés
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés
Un jour un jour
Un jour pourtant
Un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ma môme,
Elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes de soleil
Elle pose pas pour des magazines
Elle travaille en usine, à Créteil
Chez nous
Y a du soleil qui s'attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends doucement sa main
et je la garde
Eux c'est la route qui les pousse
Avec des fifres à leurs trousses
Les Nomades
Et quand on voit sous les platanes
Passer les mulets et les ânes
On a beau être des profanes
On aimerait suivre la caravane
Des Nomades
Nul ne guérit de son enfance
de son enfance
Le vent violent de l'histoire
Allait disperser à vau-l'eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L'image d'un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d'une force inouie
Nul ne guérit de son enfance
Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c'est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l'affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu'il fût
Nul ne guérit de son enfance
Il y a cent ans,
commun , commune
Comme artisan et ouvrier
Ils se levèrent
En écoutant chanter Pottier
En groupe en ligue en procession Depuis deux cents générations
Si j'ai souvent commis des fautes
Qu'on me donne tort ou raison
De grèves en révolutions
Je n'ai fait que penser aux autres
Pareil à tous ces compagnons
Qui de Charonne à la Nation
En ont vu défiler parole
Des pèlerines et des bâtons
Jean, .. Jean , Jean
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange
Faites que quelque chose change
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Au printemps de quoi riais-tu ?
Jeune homme bleu de l'innocence
Tout a couleur de l'espérance
Que l'on se batte dans la rue
Ou qu'on y danse
Au printemps de quoi riais-tu ?
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Poing levé des vieilles batailles
Et qui sait pour quelles semailles
Quand la grève épousant la rue
Bat la muraille
Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Au printemps de quoi doutais-tu ?
Mon amour que rien ne rassure
Il est victoire qui ne dure
Que le temps d'un Ave, pas plus
Ou d'un parjure
Au printemps de quoi doutais-tu ?
Au printemps de quoi rêves-tu ?
D'une autre fin à la romance
Au bout du temps qui se balance
Un chant à peine interrompu
D'autres s'élancent
Au printemps de quoi rêves-tu ?
D'un printemps ininterrompu
Jean Ferrat Tenenbaum
Poème : Louis Aragon
Chanté par : Jean Ferrat
J'en ai tant vu qui s'en allèrent
Ils ne demandaient que du feu
Ils se contentaient de si peu
Ils avaient si peu de colère
J'entends leurs pas j'entends leurs voix
Qui disent des choses banales
Comme on en lit sur le journal
Comme on en dit le soir chez soi
Ce qu'on fait de vous hommes femmes
O pierre tendre tôt usée
Et vos apparences brisées
Vous regarder m'arrache l'âme
Les choses vont comme elles vont
De temps en temps la terre tremble
Le malheur au malheur ressemble
Il est profond profond profond
Vous voudriez au ciel bleu croire
Je le connais ce sentiment
J'y crois aussi moi par moments
Comme l'alouette au miroir
J'y crois parfois je vous l'avoue
A n'en pas croire mes oreilles
Ah je suis bien votre pareil
Ah je suis bien pareil à vous
A vous comme les grains de sable
Comme le sang toujours versé
Comme les doigts toujours blessés
Ah je suis bien votre semblable
J'aurais tant voulu vous aider
Vous qui semblez autres moi-même
Mais les mots qu'au vent noir je sème
Qui sait si vous les entendez
Tout se perd et rien ne vous touche
Ni mes paroles ni mes mains
Et vous passez votre chemin
Sans savoir que ce que dit ma bouche
Votre enfer est pourtant le mien
Nous vivons sous le même règne
Et lorsque vous saignez je saigne
Et je meurs dans vos mêmes liens
Quelle heure est-il quel temps fait-il
J'aurais tant aimé cependant
Gagner pour vous pour moi perdant
Avoir été peut-être utile
C'est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d'un trou
8 mars 2010
PENSEE
[Robert Browning, dans le film "The arrival" de David Twohy]
3 mars 2010
John Malkovich dans "Disgrace"
UN film - LE film- comme je les aime : beau esthétiquement, dépaysant géographiquement et socialement, surprenant , tout au long, par son propos - ses propos plutôt - montrant des situations peu communes et pourtant tellement humaines, suffisamment trouble pour m'interroger, suffisamment simplifié (dans sa construction) pour que je comprenne l'objectif du cinéaste - et le travail des acteurs.
Conclu : un film qui me donne envie de retourner au ciné, vite , vite , pour voir des arts de cette qualité, parce que j'en reviens pleine de nouvelles idées et de nouveaux horizons , avec l'envie de les explorer vite , vite, et de les savourer longtemps , longtemps.
Merci la vie de nous apporter des émotions -révélations- de cette taille.