14 mars 2010

Ferrat , le cri

Il nous a donné "La Montagne", oui, "Aimer à perdre la raison", oui, mais tant d'autres encore, plus poignantes peut-être, (si on tentait d'échelonner), ou moins entendues, moins retenues, et pourtant édifiantes, aussi fortes, toujours vraies, écrites ou choisies avec passion, que sa voix et sa fraternité ont ancrées dans nos vies.
Ecoutons-les, chantons-les, comme nous les aimons.
Merci à lui, le grand, le beau, l'humain,
amoureux, gourmand, "pareil à nous",
le révolté et la conscience,
le frère des peuples, le solidaire,
génial, proche et caché,
inégalé,
compagnon des pays et des payses,
-ami d'un autre Jean, parti avant-,
merci, Jean, d'avoir chanté.
Nous pensons à sa femme, à ses familiers, à ses amis
Chantons avec ses textes et ses musiques






Un jour futur,
Puis des millions de jours,
J'avancerai parmi des millions d'hommes,
Brisant les murs de ce siècle trop lourd,
Croquant l'amour, comme la rouge pomme, ....


Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade
Je te fais notre alcade
Marin ne tire pas sur un autre marin
Ils tournèrent leurs carabines
Potemkine
M'en voudrez-vous beaucoup
Si je vous dis un monde
Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort
Ce soir
J'aime la marine
Potemkine


Maria avait deux enfants,
Deux garçons dont elle était fière
Et c'était bien la même chair
Et c'était bien le même sang
On ne sait pas
Tout ce qu'on sait
C'est qu'on les retrouva ensemble
Le Blanc et le Rouge mêlés
A même les pierres et la cendre
Si vous lui parlez de la guerre
Si vous lui dîtes Liberté
Elle vous montrera la pierre
Où ses enfants sont enterrés


Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés
Un jour un jour
Un jour pourtant
Un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche


Ma môme,
Elle joue pas les starlettes
Elle met pas des lunettes de soleil
Elle pose pas pour des magazines
Elle travaille en usine, à Créteil
Chez nous
Y a du soleil qui s'attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends doucement sa main
et je la garde


Eux c'est la route qui les pousse
Avec des fifres à leurs trousses
Les Nomades
Et quand on voit sous les platanes
Passer les mulets et les ânes
On a beau être des profanes
On aimerait suivre la caravane
Des Nomades

Nul ne guérit de son enfance
de son enfance
Le vent violent de l'histoire
Allait disperser à vau-l'eau
Notre jeunesse dérisoire
Changer nos rires en sanglots
Amour orange amour amer
L'image d'un père évanouie
Qui disparut avec la guerre
Renaît d'une force inouie
Nul ne guérit de son enfance
Celui qui vient à disparaître
Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux
On fait un signe à la fenêtre
Sans savoir que c'est un adieu
Chacun de nous a son histoire
Et dans notre cœur à l'affût
Le va-et-vient de la mémoire
Ouvre et déchire ce qu'il fût
Nul ne guérit de son enfance

Il y a cent ans,
commun , commune
Comme artisan et ouvrier
Ils se levèrent
En écoutant chanter Pottier


En groupe en ligue en procession Depuis deux cents générations
Si j'ai souvent commis des fautes
Qu'on me donne tort ou raison
De grèves en révolutions
Je n'ai fait que penser aux autres
Pareil à tous ces compagnons
Qui de Charonne à la Nation
En ont vu défiler parole
Des pèlerines et des bâtons

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